France Design Week 2025 - le design utile : Quand créativité et engagement transforme le quotidien

eudi 25 septembre, le campus a ouvert grand ses portes pour une immersion inédite dans le thème 2025 de la France Design Week : le « design utile ». Au programme : expositions, conférences, tables rondes inspirantes et échanges passionnés entre étudiants, professionnels et créatifs engagés.
Plongée dans l’« Agora » : expositions et premières impressions
Dès l'ouverture, les visiteurs étaient invités dans l’Agora pour découvrir les travaux des étudiants : Panneaux conceptuels, maquettes, dessins et prototypes venaient illustrer la notion de design utile — un design qui ne se contente plus d’être esthétique, mais qui cherche à répondre à des usages, à des défis sociétaux, écologiques ou locaux.
Cet espace d’exposition a permis de créer un premier lien entre idées et objets concrets, tout en donnant la parole aux porteurs de projets étudiants.
Une conférence pleine de sens avec Kamel Secraoui
Kamel Secraoui, alias Chat Maigre, designer urbain et artiste engagé a donné une conférence inspirante sur le rôle du design dans la ville et sur le volet social. Connu pour ses mobiliers urbains colorés, ses réinterprétations d’éléments urbains — radars recouverts, ascenseurs relookés, mobilier artistique — il place l’humain et le collectif au cœur de ses démarches.
Kamel a partagé sa vision : comment le design utile peut recréer du lien social, raviver des espaces, sensibiliser au regard du public. Il a aussi évoqué ses engagements associatifs (Design Art City, Aux Âmes Citoyens, Plancha Social Club) et ses projets communautaires.
À travers son parcours (Prix « coup de cœur » à la Biennale de Saint-Étienne, Trophée de la Biodiversité Occitanie, projets urbains emblématiques) il incarne le design comme levier de transformation citoyenne.
Tables rondes : quatre axes, quatre défis du design
Ensuite, la soirée s’est poursuivie par des tables rondes co construite entre les professionnels présents et les étudiants, centrées sur quatre grands axes du design utile :
Utilité sociale
Animée par Kamel Secraoui, cette table ronde s’est questionnée : « Comment l’architecture intérieure peut-elle favoriser l’inclusion ? » Les visiteurs y a exploré des aménagements, des objets ou des espaces capables de casser les barrières (physiques ou psychologiques), de créer du lien entre les individus.
Utilité écologique
En présence de Caroline René-Bazin, fondatrice de Maison Carrelle (spécialisée dans le réemploi de carrelage), le débat a porté sur : « Quelles matières ou pratiques adopter pour un design plus durable ? ». Caroline, engagée dans le réemploi, a partagé sa démarche : valoriser les surplus de chantiers, les invendus, éviter le gaspillage dans le bâtiment.
Fonctionnalité
Marion Tricoire (architecte / décoratrice, spécialisée en neuro-architecture) et Emmanuelle Lopez ont animé un atelier : « Comment concevoir des objets et des espaces vraiment utiles ? » L’objectif : dépasser le simple design visuel, pour concevoir ce qui sert réellement, ce qui interagit bien avec l’usage humain.
Utilité locale
Antoine Ruiz-Scorletti (Maker, responsable du FabLab RoseLab à la cité) a mené le débat : « Comment le design peut-il répondre à des besoins très concrets et de proximité ? »
Il a évoqué le rôle des FabLabs, des communautés locales, de la co-conception pour répondre à des usages de proximité.
Enfin, parmi les autres professionnels présents : Stéphanie Poincloux, artiste plasticienne et intervenante auprès de la filière architecture d'intérieur, a présenté ses créations à base de pâte à papier dans une démarche de réemploi.
Cette soirée a permis de faire dialoguer étudiants, professionnels et citoyens autour des nouveaux enjeux du design avec différents enseignements à retenir :
Le design utile exige un travail d’écoute : un objet ou un espace n’est vraiment utile que s’il répond à un besoin réel. L’interdisciplinarité est clé : l’intersection entre art, architecture, technique, sociologie, économie est souvent fertile. Le réemploi, l’économie circulaire, la conscience écologique ne sont pas des concepts annexes mais des piliers du design contemporain. Les espaces de co-création (FabLabs, makerspaces) jouent un rôle essentiel pour rapprocher conception et usages du quotidien. Les initiatives citoyennes et artistiques (comme celles de Kamel Secraoui) montrent que le design peut être un vecteur de lien social, de surprise urbaine et de poésie quotidienne.
Cette soirée confirme l’importance de former des designers non seulement esthétiques, mais aussi engagés, capables de concevoir des solutions utiles, durables et contextuelles.